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les métiers d'autrefois

Envoyée dimanche 27 mai 2012 à 00:00:00

 

 

 

Samuel Campfort et Élise Lancien-Isnard 

 

 

dans le cadre des dimanches de Singulières Écritures

 

 

vous proposent : Les métiers d'autrefois

 

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Après l'abécédaire des mots d'antan, nous partons ce dimanche vers de nouvelles découvertes. Alternativement, nous retrouverons les métiers d'autrefois, les expressions usuelles dont on ne connaît plus ou pas l'origine et nous irons aussi à la découverte du vocabulaire du vin.

Bonne lecture à tous.

 

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LE JOUEUR D'ORGUE DE BARBARIE

Le joueur d’orgue de Barbarie accompagne parfois le chanteur des rues, mais il se produit souvent seul parce que l’engouement qu’il suscite lui assure clientèle et profit. Son instrument passe pour avoir été inventé au XVIII e siècle par un Italien natif de Modène, nommé Barberi mais rien n’est moins sûr car beaucoup d’ hypothèses circulent et, de nos jours,  personne ne peut affirmer l’origine du mot ‘orgue de Barbarie’.

Le nom orgue est masculin au singulier, et au pluriel, lorsqu'il désigne plusieurs instruments distincts. Il peut être utilisé au féminin pluriel lorsqu'il s'agit d'un seul instrument. Exemple : « les grands orgues » de France (plusieurs instruments), « le grand orgue de Notre-Dame », ou « les grandes orgues de Notre-Dame » (un seul instrument)


L'orgue de Barbarie est un instrument de musique mécanique à vent classé dans les orgues. Il fait partie des automatophones, terme qui englobe tous les instruments destinés à produire de la musique par des procédés mécaniques.

Il existe sous une grande variété de formes, des plus petits que l'on peut porter en bandoulière comme l'orgue de Barbarie portatif, attribut traditionnel des chanteurs de rue et de l'Armée du salut pour prêcher dans les rues au début du XXe siècle, aux plus grands appelés Limonaires qui sont fixes et affectés à des salles de bal, des cafés, mais parfois aussi des églises. Et une large gamme intermédiaire d'orgues mobiles, portés sur des charrettes ou attelés à des voitures, jusqu'aux orgues qui accompagnaient traditionnellement les manèges forains. Les qualités musicales, l'étendue des registres, sont naturellement très variables.


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L'orgue de Barbarie se compose d'un système de soufflet, un ensemble de mécanismes destinés à amener le vent jusqu'aux tuyaux qui produisent le son. Ces mécanismes sont commandés par un organe mobile, pouvant être changé à volonté, qui comporte la mélodie programmée : cylindre, disque, carton perforé. Une manivelle actionnée par le musicien, appelé tourneur, fait à la fois fonctionner le soufflet, la progression du programme et les mécanismes correspondants. Selon le principe de l'orgue, les sons sont produits par le passage du vent produit par le soufflet, dans des tuyaux correspondant chacun à une note. La différence vient du fait que ce ne sont pas les doigts du musicien qui actionnent les touches, mais un système mécanique, selon le programme préétabli. À priori, le tourneur n'a pas besoin de talent particulier, puisqu'il lui suffit de tourner la manivelle qui actionne à la fois le soufflet et le mouvement qui actionne le jeu. Encore lui faut-il avoir le rythme nécessaire !

 

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‘Qui n’a pas senti un vif plaisir en entendant le soir, du fond de son lit, le son mélodieux des ces orgues nocturnes qui égaient les ténèbres et abrègent les longues soirées de l’hiver. C’est une vraie jouissance pour l’étranger. Emerveillé, bien clos et bien couvert, il entend les plus jolis morceaux de musique, exécutés sous ses fenêtres, comme pour le disposer doucement au sommeil. Il prête l’oreille à ces sons qui s’éloignent, et qui, dans le lointain ont encore plus de charme. Il s’endort voluptueusement en répétant l’air chéri qui a parlé à son âme... Qui a entendu le jeu de ces orgues et qui a pu refuser sa pièce de deux sols à l’orphée qui monte sur son dos cette machine harmonieuse ? ‘

 

Louis-Sébastien Mercier écrivain dramaturge journaliste 1740 -1814

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Plaisir de la nuit qui s’inscrit dans la tradition des belles sérénades, la prestation du joueur d’orgue de Barbarie est aussi plaisir des jours, comme en atteste JB Gouriet, historiographe inspiré des célébrités de la rue qui en 1811 note :

 

‘Il faudrait être bien maussade, avoir les oreilles bien étrangères à tous les charmes de l’harmonie pour ne pas écouter avec plaisir, tout le jour et souvent à toute heure de la nuit, les accords délicieux que produisent les joueurs d’orgue portatif.’

 

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