les expressions
Envoyée dimanche 17 juin 2012 à 00:00:00
Samuel Campfort et Élise Lancien-Isnard
dans le cadre des dimanches de Singulières Écritures
vous proposent : Les expressions
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ALLER A VAU-L’EAU
De l’ancien français aller à val l’eau.
Dès le XIIe siècle, aller à val ou à vau voulait dire « en descendant le long, en suivant la pente de », un vau étant une vallée (on retrouve d’ailleurs ce terme dans l’expression par monts et par vaux).
Au moins jusqu’au milieu du XVIe, cette locution, utilisée entre autres par Rabelais, avait le sens très concret de « suivre le fil de l’eau » ; c’est à partir de cette période que son sens abstrait commence à apparaître.
On emploie d’ailleurs à val de route pour « en déroute » et être à vau l’eau pour désigner une entreprise qui fonctionne mal, et entre le mauvais fonctionnement et la perte ou la faillite, il n’y a qu’un petit pas qui a vite été franchi.
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Il perdit un vaisseau,
Et vit aller le commerce à vau-l'eau.
La Fontaine
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Et maintenant qu'errant au gré de la tourmente
L'équipage, à vau-l'eau, n'a rien qui l'oriente,
Que son radeau fait de débris
Sully Prudhomme., Justice, 1878
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Frais séjour où se vint apaiser la tempête
De ma raison allant à vau-l'eau dans mon sang
Verlaine, Œuvres complètes
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Trop envahissant, et l'à moitié toujours, les réunions où l'on se fait excuser, le Bicou a la rougeole, celles où l'on s'esquive pour préparer le dîner.
Rien que du trouble-famille tout ça, du vau-l'eau domestique
A. Ernaux, La Femme gelée
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