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les mots autour du vin

Envoyée dimanche 08 juillet 2012 à 00:00:00

Samuel Campfort et Élise Lancien-Isnard 

 

 

dans le cadre des dimanches de Singulières Écritures

 

vous proposent : Les mots autour du vin

 

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Aujourd'hui, faisons un méchant jeu de mots, en ne parlant pas des « mots autour du vin » mais plutôt des « maux autour du vin » !!, avec ma terrible expérience du vin madérisé, ou le mystère de la lampe chauffante...

Il est souvent fréquent de boire du mauvais vin au verre dans un bar. Mais un vin abîmé, vraiment mauvais, c'est plus rare... Quand ça arrive, vous comprenez la différence !
 
Objet de la catastrophe : des vins oxydés, chauffés, madérisés.
 
Lieu de cette catastrophe : dans un bar d'Avignon au mois de juillet.
 
La scène se passe dans un bar à vin, avec un ami. Face à une longue liste de vins au verre, nous choisissons deux Gigondas (Rhône méridional, à 30 km d'Avignon). Prévenant, le serveur précise qu'il n'en sert pas souvent, car il vient d'arriver dans ce bar, et dépose les verres bien remplis...
Je sens le vin, comme tout bon dégustateur : « Pouah, le Madère ! » J'aime bien le Madère, j'en avais bu il n'y a pas si longtemps chez des amis de L'Isle sur la Sorgue. Mais quand le processus de madérisation n'est pas volontaire, le résultat n'est pas joli, joli ! Amer avec un goût de pomme blette ! Pour mon compagnon de boisson, l'expérience lui rappelle le vin cuit, en plus mauvais.
J'en fait part à notre serveur. La vérité est que sa bouteille va tourner en vinaigre sous peu. Beau joueur, il nous propose de reprendre les verres. Mais curieux que je suis, je me dis "Samuel, voilà l'occasion de retenir à jamais l'odeur d'un vin madérisé ! Bois et souviens-toi !" Conclusion : je m'en souviendrai... Juré ! Berk !


Nous terminons péniblement nos verres. Pour récompenser notre courage, on décide de reprendre du vin. Un Bourgogne, cette fois-ci, conseillé par notre hôte. Il nous sert un verre et demi avec la fin d'une première bouteille, en débouche une autre, nous fait cadeau du demi-verre et nous en sert un troisième de la nouvelle bouteille. Plutôt sympa !


Je re-sens : « Re-pouah, re-le Madère ! » Il nous a pourtant servis dans des verres propres. Cauchemar, enfer et damnation, suis-je condamné à ne plus aimer le vin, comme le Capitaine Haddock dans « Tintin et les Picaros » ? Je renifle alors le troisième verre, issu de la bouteille fraîchement ouverte. Ha-ha, celui-ci est propre ! Pas fantastique, mais net de toute odeur d'oxydation. Aucun madère à l'horizon...


J'en suis à me demander combien de temps les bouteilles restent ouvertes et pourquoi elles sont toutes oxydées, quand mon ami pointe du doigt le comptoir : « Regarde, Sam, où il conserve ses bouteilles ouvertes ! »


Ça alors, quelle drôle d'idée... Le gus de patron avait entreposé ses bouteilles ouvertes sur une clayette en verre, sous laquelle une énorme ampoule incandescente semblait être allumée en permanence. Ce patron de bar éclaire et chauffe donc ses vins par en-dessous ! Ce faisant, il accélère à toute allure l'oxydation de ces pauvres bêtes ! Pourquoi ne pas mettre des huîtres sur un radiateur , tant qu'on y est ?
 
Moralité de l'histoire : j'ai souffert mais j'ai désormais un conseil... Avant de commander un vin au verre, tachez de regarder où sont conservées les bouteilles ouvertes... Si elles sont exposées à la lumière, à proximité d'une source de chaleur, faites un grand sourire au charmant serveur et commandez une bière !

 

 

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