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les métiers d'autrefois

Envoyée dimanche 21 octobre 2012 à 00:00:00

Samuel Campfort et Élise Lancien-Isnard 


dans le cadre des dimanches de Singulières Écritures


vous proposent : Les métiers d'autrefois

 

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marchand(e) d'oublies
 
Les oublies sont des pâtisseries, une sorte de gros beignets à pâte légère percés d’un trou (comme les donuts aujourd'hui). La marchande qui les avait faits durant la nuit  les enfilait sur un bâton ou une corde, afin de les vendre à l’unité, particulièrement lors des Fêtes religieuses.
 
Les statuts de ce vieux métier datent de 1270. Le marchand d'oublies exerçait aussi son métier en fin de journée. Il était souvent convié dans les maisons bourgeoises où l'on jouait les oublies aux dès. Si le gagnant remportait le "coffin" - panier d'oublies - l'oublieur devait entonner une chanson qui commençait gentiment et finissait souvent grivoise.
 
Une ordonnance de police, en 1700, interdit à toute personne n'appartenant pas à un pâtissier de vendre des oublies. Pourtant, certains abusèrent de ce privilège afin de détrousser leur hôte et, après 1722, une ordonnance interdit définitivement cette pratique.
 
On entendait dans les rues à Paris comme à Marseille, les marchands d'oublies crier :
 

« Oublies, oublies ! Elles sont bonnes mes oublies ! ».


« Marchands d'oublies!
 Oublies à la joie! »
 
puis pendant les premières années de la Restauration :
 
« Marchand d'oublies,
 Vive Louis,

Oublies à la joie,
 Vive le roi! »


A la fin du second Empire, l'usage fit que les oublies changèrent de nom, se mêlant à d'autres sucreries, pour s'appeler plaisirs. Et la "Mère Plaisir" très connue sur le boulevard Saint-Michel  à Paris modulait avec une voix bien timbrée son cri resté célèbre:

 
« Voilà l'plaisir, messieurs,

Voilà l'plaisir, mesdames,

Régalez-vous! »



puis elle ajoutait malicieuse:



« N'en mangez pas, messieurs, ça fait mourir!

N'en mangez pas, mesdames, ça fait grossir! »

 


Chaque passant et passante, comprenait bien sûr l'allusion... et s'empressait d'en acheter pour les dévorer...

 

 

Samuel et Élise vous donnent rendez-vous sur singulieresecritures.com


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